Par YANG WANLI à Siem Reap, Cambodge | CHINA DAILY |
« Le savoir façonne le destin », telle est la conviction de nombreuses personnes qui espèrent changer leur vie grâce à l’apprentissage. Cette devise universelle guide le parcours de Mov Yus, une jeune femme de 21 ans qui rêve de bien gagner sa vie en étudiant les nouvelles technologies avec le soutien de la Chine.
Mov, étudiante en deuxième année à l’Institut polytechnique national d’Angkor, dans la province de Siem Reap, au nord-ouest du Cambodge, est la plus instruite de ses six frères et sœurs. Spécialisée en fabrication mécatronique, elle a obtenu une bourse complète pour étudier dans cette école et ambitionne de se construire un brillant avenir grâce aux compétences en technologies de l’information.
« Trois de mes frères et sœurs travaillent aujourd’hui sur des chantiers de construction en Thaïlande. Au Cambodge, de nombreuses jeunes filles trouvent un emploi dans le secteur des services, mais j’ai décidé d’étudier l’informatique, car c’est désormais un moteur essentiel du développement du pays », a-t-elle déclaré. « Je trouverai ma place dans ce secteur à l’avenir. »
Mov fait partie des 2 400 élèves de l’école qui ont bénéficié ou bénéficieront d’un soutien en formation professionnelle de leur établissement jumeau, le Hainan Technician College en Chine.
En collaboration avec le ministère du Travail et de la Formation professionnelle du Cambodge, le Programme de partenariat OIT/Chine pour le renforcement du développement des compétences au Cambodge, en RDP lao et au Myanmar par le biais de la coopération Sud-Sud et triangulaire (CSST) a lancé un programme de formation au développement des compétences au Cambodge en 2020, avec le soutien du ministère chinois des Ressources humaines et de la Sécurité sociale.
Ce programme a joué un rôle déterminant dans la promotion de la main-d’œuvre cambodgienne en adaptant la formation professionnelle aux besoins du marché du travail, en promouvant les compétences vertes et numériques et en favorisant les partenariats internationaux avec des établissements de formation professionnelle en Chine.
« Les infrastructures, les machines et les compétences chinoises sont très avancées. De plus, la possibilité de visiter des entreprises chinoises à la pointe de la technologie a été une véritable révélation pour nous, qui nous a permis d’élargir considérablement nos horizons », a déclaré Plek Proney, formateur à l’Institut polytechnique national d’Angkor, qui s’est rendu en Chine à trois reprises pour bénéficier d’un accompagnement en formation professionnelle.
« De nombreuses machines neuves utilisées actuellement au Cambodge ont été offertes par la Chine ; nous devons donc actualiser nos compétences. Ce qui est encourageant, c’est que la formation professionnelle a augmenté le taux d’emploi de nos étudiants, leur a permis d’obtenir des promotions et d’augmenter leurs salaires », a-t-il ajouté, ajoutant que la croissance des salaires a triplé pour certains postes.
Plek a indiqué que nombre de ses étudiants étaient impatients de visiter la Chine. Lors de ses voyages dans le pays, il a été surpris d’apprendre que de nombreux enseignants chinois avaient dirigé des équipes d’étudiants pour participer à plusieurs concours internationaux de compétences professionnelles, avec d’excellents résultats.
Bien que les nouvelles technologies aient révolutionné la quasi-totalité des secteurs d’activité à travers le monde, le Cambodge reste confronté à des difficultés en raison du manque de soutien et d’infrastructures technologiques, a déclaré Rath Ratanak, directeur adjoint de l’Institut polytechnique national d’Angkor.
Outre les compétences traditionnelles telles que les services touristiques et la formation culinaire, le Cambodge a, selon lui, un besoin urgent de talents spécialisés dans les technologies cloud, l’intelligence artificielle, l’informatique et le contrôle paramétrique des robots, des domaines désormais largement adoptés dans l’industrie manufacturière.
« Plus important encore, l’OIT/Chine a mis en place dans notre école un système de reconnaissance numérique des acquis pour le secteur de la construction, qui a certifié 500 participants », a ajouté Rath. « Cela nous a permis de standardiser la formation professionnelle et de mieux nous conformer aux normes internationales. »
Selon Tian Feng, chef de projet et coordinateur du Programme de partenariat OIT-Chine pour le renforcement du développement des compétences, le programme vise à aider le Cambodge, le Laos et le Myanmar à renforcer leur coopération en matière de développement des compétences avec les autres membres de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est et à soutenir l’initiative Skills Dream-Building. À ce jour, plus de 48 000 personnes dans la région, dont 35 % de femmes, en ont bénéficié.
« Au Cambodge, outre les professionnels de l’informatique dont le besoin est urgent, nous avons également mené un programme de formation ciblé pour 194 professionnels du tourisme, dont 113 femmes, axé sur la restauration et les compétences culinaires chinoises », a ajouté M. Tian.
Lors de la 13e réunion des ministres du Travail de l’ASEAN + 3 en octobre dernier, le ministre cambodgien du Travail et de la Formation professionnelle, Heng Sour, a salué le programme pour son rôle essentiel dans le renforcement du développement des compétences, l’amélioration des systèmes du marché du travail et la promotion d’une collaboration accrue entre les secteurs public et privé au Cambodge.
Dans le cadre du programme de partenariat OIT/Chine, des écoles professionnelles chinoises ont organisé un voyage d’étude en Chine axé sur la formation professionnelle, selon M. Rath.
« Lors de nos visites en Chine, nous avons tous été profondément impressionnés par l’assiduité et l’enthousiasme des Chinois, que ce soit à l’école ou dans les usines. Nous espérons que ces programmes de formation pourront être poursuivis sous des formes plus diversifiées et que davantage de protocoles d’accord seront signés. Des accords de formation professionnelle pourront être signés entre les écoles des deux pays », a-t-il déclaré.
« Nous espérons également que les certificats de compétences professionnelles des Cambodgiens seront prochainement reconnus en Chine, ce qui stimulera l’emploi transfrontalier et offrira aux étudiants cambodgiens un meilleur accès aux entreprises chinoises au Cambodge », a-t-il ajouté. « Nous espérons également organiser davantage de concours de formation professionnelle à l’avenir, encourageant ainsi les étudiants cambodgiens à se lancer sur la scène internationale. »