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Genève, le 10 juin 2025 – Réaffirmant avec force leur alliance de longue date, le Brésil et l’Organisation internationale du Travail (OIT) se sont réunis pour la XIIe Réunion annuelle d’examen Sud-Sud, organisée en marge de la Conférence internationale du Travail à Genève. Cette réunion a souligné un engagement commun en faveur de la justice sociale, du travail décent et du développement inclusif en Amérique latine, en Afrique et en Asie-Pacifique.
Décrite par Peter van Rooij, directeur des partenariats multilatéraux de l’OIT, comme un « partenariat historique », la collaboration Brésil-OIT est devenue un modèle mondial de coopération Sud-Sud et triangulaire. « C’est plus qu’un partenariat, c’est un mouvement », a déclaré M. van Rooij, soulignant le potentiel transformateur du développement solidaire.
Un héritage de coopération
L’engagement du Brésil auprès de l’OIT remonte à 1919. Depuis lors, le pays a ratifié 98 conventions de l’OIT et a contribué à hauteur de plus de 44 millions de dollars à des initiatives en faveur du travail décent et du développement durable. Le lancement en 2009 du Programme de partenariat Brésil-OIT a marqué un tournant, créant une plateforme pour faire progresser l’Objectif de développement durable n° 8 grâce au partage des connaissances, à l’assistance technique et à l’innovation politique.
Laura Thompson, Sous-Directrice générale de l’OIT, a salué le leadership du Brésil : « Le Brésil n’est pas seulement de retour, il est à la pointe. Ce partenariat repose sur l’apprentissage mutuel et un engagement profond en faveur de la justice sociale.»
Un engagement tripartite
La réunion a réuni des représentants du gouvernement brésilien, des organisations d’employeurs et de travailleurs. Le ministre du Travail et de l’Emploi, Luiz Marinho, a souligné l’alignement du Brésil sur les efforts mondiaux visant à lutter contre les inégalités et à promouvoir l’inclusion. « La coopération Sud-Sud est notre réponse aux défis mondiaux », a-t-il déclaré, faisant référence à la récente adhésion du Brésil à la Coalition mondiale pour la justice sociale de l’OIT.
Le représentant des travailleurs, Lourenço do Prado (UGT), et le représentant des employeurs, Alexandre Furlan (CNI), ont réitéré l’importance du dialogue tripartite. M. Furlan a souligné la nécessité d’accroître la productivité et a appelé au renforcement des industries sociales et des systèmes de formation. Un nouveau fonds de 4 millions de dollars a été annoncé pour soutenir ces efforts.
Innovation et leadership mondial
La réunion a également mis en lumière le rôle croissant du Brésil dans le dialogue politique mondial. Maira Lacerda, du ministère du Travail et de l’Emploi, a souligné la présidence brésilienne des BRICS et son leadership dans les discussions sur l’intelligence artificielle et le changement climatique. « Nous sommes engagés en faveur d’une transition juste qui ouvre de nouvelles perspectives de travail décent », a-t-elle déclaré.
Ana Virginia Moreira, directrice régionale de l’OIT pour l’Amérique latine et les Caraïbes, a souligné le leadership du Brésil dans la lutte contre le travail des enfants et la promotion du travail décent dans les chaînes d’approvisionnement rurales. « La justice sociale est la boussole qui guide notre réponse aux défis complexes des pays du Sud », a-t-elle déclaré.
Justice, dialogue et responsabilité
Les voix judiciaires et juridiques ont également joué un rôle important. Le président de la Cour supérieure du travail, Aloysio da Veiga, a souligné l’importance des cadres juridiques pour le respect des normes du travail, tandis que le procureur général du Travail, José de Lima Ramos Pereira, a présenté un cas marquant de travail forcé dans le secteur vitivinicole brésilien, qui a conduit à un pacte sectoriel historique.
Vera Paquete-Perdigão, directrice de la gouvernance de l’OIT, a appelé à une urgence renouvelée pour l’élimination du travail des enfants. « Le Brésil est un modèle », a-t-elle déclaré, citant le programme Bolsa Família et le rôle du Brésil dans l’organisation de conférences mondiales sur le travail des enfants.
Un modèle pour l’avenir
L’ambassadeur Tovar da Silva Nunes, représentant permanent du Brésil auprès des Nations Unies à Genève, a clôturé la session en réaffirmant l’engagement du Brésil en faveur du multilatéralisme et du dialogue social. « Dans un monde où la solidarité est mise à rude épreuve, le Brésil et l’OIT démontrent que la coopération est non seulement possible, mais essentielle. »
Alors que le monde est confronté à l’incertitude économique, à la transformation numérique et au changement climatique, le partenariat Brésil-OIT offre un modèle convaincant pour un développement inclusif et durable, ancré dans des valeurs partagées et le respect mutuel.