Une décennie d’efforts conjoints : L’initiative régionale « L’Amérique latine et les Caraïbes libérées du travail des enfants » marque ses 10 ans.

Du 15 au 18 octobre, Brasilia accueillera la Xe réunion annuelle du réseau des points focaux de l’Initiative régionale (IR) « Amérique latine et Caraïbes libérées du travail des enfants ». Cet événement marque le 10e anniversaire de cette importante initiative, qui rassemble des représentants de 31 pays de la région, ainsi que des organisations d’employeurs et de travailleurs, l’Organisation internationale du travail (OIT) et des partenaires de la coopération au développement pour discuter des progrès et des défis dans l’éradication du travail des enfants dans la région.

Organisée conjointement par l’Initiative régionale et l’OIT, avec le soutien de l’Agence brésilienne de coopération (ABC) du ministère brésilien des Affaires étrangères, de l’Agence espagnole de coopération internationale au développement, de l’Agence andalouse de coopération internationale au développement et du ministère américain du Travail, cette réunion annuelle hybride se tiendra au Palais Itamaraty à Brasilia, au Brésil. L’événement sera retransmis en direct sur la plateforme ILO Live, en portugais, anglais et espagnol.

Le travail des enfants a augmenté dans le monde, touchant 160 millions d’enfants et d’adolescents, selon les données de l’OIT et de l’UNICEF. Toutefois, l’Amérique latine et les Caraïbes ont réussi à enrayer cette augmentation, ce qui en fait la région qui a le plus progressé dans la lutte contre le travail des enfants. Malgré cela, 8,2 millions d’enfants et d’adolescents sont encore dans cette situation, dont plus de 50 % effectuent des travaux dangereux qui menacent leur santé, leur éducation et leur bien-être. En outre, si les statistiques révèlent une prévalence plus élevée chez les garçons, elles ne rendent pas compte des formes cachées de travail des enfants qui touchent les filles et les adolescentes, comme le travail domestique et certaines des pires formes de travail des enfants, y compris l’exploitation sexuelle à des fins commerciales.

Dans ce contexte, l’initiative régionale a joué un rôle moteur dans l’élimination du travail des enfants en Amérique latine et dans les Caraïbes (ALC), même face à des crises sociales qui ont aggravé les inégalités, en particulier pour les groupes les plus vulnérables. Les pays participant à l’Initiative régionale sont plus que jamais déterminés à unir leurs efforts pour éradiquer le travail des enfants et atteindre la cible 8.7 de l’Agenda 2030, qui appelle à l’élimination du travail des enfants sous toutes ses formes d’ici à 2025, faisant de l’ALC la première région du monde exempte d’exploitation du travail des enfants.

Anita Amorim, de l’OIT PARTENARIATS, a rappelé les dix années d’existence de l’initiative sur le travail des enfants, puisqu’elle était présente lors de sa création, en prononçant les mots suivants : « Le poète Jorge Amado nous a dit que la poésie n’est pas dans les vers mais dans le cœur, simplement il n’y a pas de mots : il a rappelé que la vie de chaque enfant travailleur n’a pas de mots pour exprimer cette émotion ». C’est pourquoi le CSST et la coopération triangulaire sont encore plus d’actualité aujourd’hui.

La coopération Sud-Sud : Un moteur essentiel dans la lutte contre le travail des enfants

L’initiative régionale montre que la coopération Sud-Sud est un outil dynamique et efficace pour relever des défis communs tels que le travail des enfants. Cette initiative n’est pas seulement un cadre pour l’aide extérieure ; il s’agit d’une collaboration entre des pays ayant une histoire, des conditions économiques et des défis sociaux communs. En mettant en commun leurs connaissances et leurs ressources, ces nations élaborent des solutions qui reflètent leurs contextes uniques, s’éloignant ainsi de la dépendance à l’égard de l’aide pour s’orienter vers un développement autonome.

La coopération Sud-Sud est essentielle pour permettre aux pays d’échanger des bonnes pratiques et des solutions innovantes adaptées à leurs besoins spécifiques. Par exemple, l’expérience du Brésil avec le programme de protection sociale « Bolsa Familia » a incité d’autres pays à adopter des modèles similaires de transfert d’argent qui exigent des familles qu’elles maintiennent leurs enfants à l’école. Cette approche s’est avérée efficace pour réduire les pressions économiques qui poussent les enfants à travailler.

Ces bonnes pratiques ont également facilité l’apprentissage par les pairs entre les pays. L’Argentine, par exemple, a partagé ses avancées en matière de promotion du travail décent dans les zones agricoles rurales, où le travail des enfants est le plus répandu. Les innovations en matière de production agricole, associées à une protection sociale ciblée, ont été adoptées par les pays voisins, ce qui a permis de diversifier les économies rurales et de réduire la dépendance à l’égard du travail des enfants. L’Uruguay et le Paraguay ont également bénéficié de l’adaptation des politiques relatives à l’économie informelle qui étendent les protections sociales aux familles vulnérables exposées au risque de travail des enfants.

Coopération trilatérale et partenariats mondiaux

La coopération trilatérale, en particulier entre le Brésil et l’Espagne, est un élément clé du succès de l’initiative. Le Brésil, fort de sa grande expérience dans la lutte contre le travail des enfants, a apporté son expertise technique, tandis que l’Espagne a offert un soutien financier et technique. Cette collaboration renforce la capacité des pays participants à mettre en œuvre des politiques s’attaquant aux causes profondes du travail des enfants, telles que la pauvreté et le manque d’éducation.

Au cours de l’événement, l’Observatoire régional du travail des enfants, une plateforme numérique conçue pour suivre et guider les efforts des pays en matière de prévention et d’éradication du travail des enfants, sera lancé.

Lors de la Xe réunion annuelle, les participants se pencheront sur des stratégies visant à :

  • Renforcer les politiques nationales et locales pour l’éradication du travail des enfants.
  • Promouvoir des interventions intersectorielles axées sur le travail décent et l’éducation de qualité.
  • Mettre en place un système régional de surveillance et de suivi afin de produire des données probantes sur la prévention et l’éradication du travail des enfants.
  • Mobiliser des ressources financières et techniques pour soutenir les actions jusqu’en 2030.

L’événement commémorera également le 25e anniversaire de la convention n° 182 de l’OIT sur les pires formes de travail des enfants, adoptée par les mandants tripartites de l’OIT en 1999. En 2020, la convention n° 182 a atteint la ratification universelle, marquant la première fois dans l’histoire de l’OIT que les 187 États membres ont ratifié une convention internationale du travail.

Contacts pour les médias :
Bureau de l’Organisation internationale du travail (OIT) au Brésil
Mme Denise Marinho

Courriel : santosd@ilo.org

Téléphone : +55 (61) 9 9868

 

Initiative régionale pour l’Amérique latine et les Caraïbes sans travail des enfants :
M. Rui de Jesús

Courriel : dejesus@ilo.org

Téléphone : +51 942 756 514

 

Agence brésilienne de coopération (ABC)
Mme Janaina Plessmann

E-mail : janaina.plessmann@abc.gov.br

Téléphone : + 55 (61) 996575513